Le Yoseikan Budo comme remède face à un monde en mal de repères ? C’est en tout cas ce pense la famille Mochizuki, en transmettant les techniques de cet art martial et ces valeurs humanistes depuis 1975. Du fondateur de 83 ans, à ses petits-enfants en passant par ses fils et ses belles-filles, dans la famille, tout le monde se bat pour perpétuer « l’esprit Yoseikan » en France et à travers le monde.

À 83 ans, Maître Hiroo Mochizuki enseigne toujours les arts martiaux. Descendant d’une lignée de samouraï, ce très haut gradé de nombreux sports de combat, dont le karaté, l’aïkido ou encore le judo, a fusionné toutes les techniques en sa connaissance pour créer le Yoseikan Budo.

Opposé à la rigueur traditionnelle japonaise, le fondateur aime comparer sa discipline à un « laboratoire de recherche des arts martiaux » et incite ses pratiquants à être créatifs « afin que les techniques ne restent pas figées mais évoluent sans cesse et vivent avec leur temps ». Une philosophie de vie liée aux cinquante années qu’il a passé en France, où il a fondé la fédération de Yoseikan Budo en 1975.

Désormais, toute la famille Mochizuki participe à la transmission des techniques et savoirs de la discipline. Dans leurs écoles des Bouches-du-Rhône (Aix Yoseikan Budo et Yoseikan 13), les deux fils du Maître, Mitchi et Kyoshi enseignent à des centaines d’élèves à maîtriser le « coup de fouet du cow-boy », un mouvement ondulatoire permettant de créer une onde de choc. Directement inspiré des westerns, cette méthode propre au Yoseikan Budo reflète bien sa modernité et son ouverture au monde.

Derrière les gestes, les élèves apprennent à lutter contre leurs peurs et à améliorer la confiance en soi, ce qui contribuerait aussi au « développement psychomoteur des enfants », selon Mitchi Mochizuki. « Les coups de pieds et de poings tiennent l’autre à distance, tandis que les immobilisations au sol permettent de le ramener vers soi. Deux notions complémentaires qui favorisent leur capacité d’adaptation dans la vie de tous les jours ».

À la fois combatif et bienveillant, ancestral et innovant, que ce soit sur les tatamis ou au quotidien, « l’esprit Yoseikan » des Mochizuki est aujourd’hui une source d’inspiration pour plus de 6500 licenciés en France et rayonne dans une quarantaine de pays.

Elsa Hellemans